Mur d'Hadrien
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Pays | Royaume-Uni | ||||
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Type | Culturel | ||||
Critères | (ii) (iii) (iv) | ||||
Superficie | 527 ha | ||||
Zone tampon | 5 226 ha | ||||
Numéro d’identification |
430 | ||||
Zone géographique | Europe et Amérique du Nord ** | ||||
Année d’inscription | 1987 (11e session) | ||||
Année d’extension | 2005 (29e session)2008 (32e session) | ||||
Extension | Limes de Germanie (Allemagne) Mur d'Antonin (Royaume-Uni) | ||||
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Le mur d'Hadrien (anglais : Hadrian's Wall ; scots : Hadrian's waw ; latin : Vallum Aelium[note 1]) est une fortification en pierre et en tourbe construite à partir de 122 ap. J.-C.[1],[2] par les Romains sur toute la largeur de l'Angleterre pour protéger le sud de l'île des attaques des tribus calédoniennes de l'actuelle Écosse. Le nom est également parfois employé pour désigner la frontière entre l'Écosse et l'Angleterre, même si la frontière actuelle ne le suit pas.
Le mur a marqué le nord de l'Empire romain en Grande-Bretagne pendant très longtemps. En plus de son utilisation comme fortification militaire et comme marque de puissance politique, on pense que les portes du mur auraient également servi de postes de contrôle pour la perception de taxes sur les produits importés. Ce limes breton fortifié est en effet plus symbolique qu'efficace[3].
Une importante partie du mur existe toujours, en particulier dans la partie centrale, et le mur est encore praticable à pied sans danger. C'est aujourd'hui l'attraction touristique la plus populaire du nord de l'Angleterre. En 1987, l'UNESCO l'a inscrit au patrimoine historique mondial. Le Hancock Natural History Museum, à Newcastle, lui consacre une salle entière.
Itinéraire suivi
Avec ses 4,5 mètres de hauteur et ses 2,7 mètres de largeur, le mur d'Hadrien s'étend sur 117 kilomètres, du fleuve Tyne à l'est jusqu'au Solway Firth à l'ouest. Il longe au sud la frontière actuelle entre l'Angleterre et l'Écosse et en est le plus proche à son extrémité occidentale. Il s'agit de l'un des derniers vestiges de la présence romaine dans cette région.
Construction
Le mur d'Hadrien fut construit par des légionnaires à la suite de la visite de l'empereur romain Hadrien (qui régna de 117 à 138) dans la province de Bretagne.
La construction du mur, constitué de blocs de pierre et de tourbe[4], a commencé en 122 ap. J.-C. L'ouvrage fut renforcé au cours des années par les soldats de trois légions romaines qui participèrent à la tâche. Des fortins, des postes fortifiés et des tours furent élevés à intervalles réguliers sur toute sa longueur. L'itinéraire choisi a largement été inspiré de la voie romaine de Stanegate qui va des villes de Carlisle à Corbridge, qui a toujours été protégée par un limes et par de nombreux forts, dont le fort Vindolanda.
Les postes fortifiés ont été numérotés d'est en ouest tout le long du tracé, de Wallsend à Bowness. Le système de numérotation a été introduit par J. Collingwood Bruce (eng.), érudit et historien britannique, à la fin du XIXe siècle et est devenu une norme autour de 1930.
Le déclin
Au début du Ve siècle de l'ère chrétienne, l'Empire romain en restructuration négligea cette frontière si lointaine. Les soldats abandonnèrent peu à peu leurs postes, s'installant pour la plupart dans la région pour devenir de simples paysans.
Au cours des siècles qui suivirent, le mur fut laissé à l'abandon, livré au pillage des villageois qui récupérèrent une grande partie des pierres pour construire d'autres murs, leurs maisons, leurs églises. Ainsi, on trouve dans les fondations de l'abbaye de Hexham des pierres romaines.
Représentations dans les arts
Littérature
Le mur d'Hadrien a servi de source d'inspiration à George R. R. Martin pour « le Mur », dans sa suite romanesque de fantasy Le Trône de fer[5].
Cinéma
- L'Aigle de la Neuvième Légion (2011)
- Centurion (2010)
- La Dernière Légion (2007)
- Le Roi Arthur (King Arthur) (2004)
- Robin des Bois, prince des voleurs[6] (1991)
- Filmographie savante
- Les Secrets du mur d'Hadrien, film documentaire, BBC, 48 minutes.
Bibliographie
- (fr) Patrick Galliou, Le mur d'Hadrien : ultime frontière de l'Empire romain, éd. Armeline, Crozon, 2001, 157 p. (ISBN 2-910878-12-0)
- (en) Stephen Johnson, Hadrian's Wall, B. T. Batsford / English Heritage, Londres, 2000.
- (fr) P. Brun, S. van der Leeuw, Ch. R. Whittaker (dir.), Frontières d'Empire. Nature et signification des frontières romaines, éd. APRAIF, Nemours, 1993.
Notes et références
Notes
- ↑ Nom figurant sur la patère découverte dans les Staffordshire Moorlands. Lire : Jacques Heurgon, "The Amiens Patera", in : The Journal of Roman Studies, Society for the Promotion of Roman Studies, vol. 41, parties 1 et 2 (1951), pp. 22-24 : .
Références
- ↑ « Le Mur : comment ? », sur hadrianwall.voila.net (consulté le 10 février 2014)
- ↑ « Le Mur d'Hadrien », sur duvoyage.com (consulté le 10 février 2014)
- ↑ Lucien Sigayret, Rome et les Barbares, Ellipses, 1999, p. 9
- ↑ Claude Quétel Histoire des murs éd. Perrin
- ↑ Tom Holland, « Game of Thrones, Un détonant cocktail historique », sur The Guardian, traduit par courrierinternational.com, (consulté le 9 mai 2014).
- ↑ (en)
Voir aussi
Articles connexes
- Mur d'Antonin
- Grande Bretagne romaine
- Conquête romaine de la Bretagne
- Système défensif de l'Empire romain
- Limes
Liens externes
- (en) Mur d'Hadrien
- (en) Fort de Vindolanda
- (fr) Britannia - La région North et le mur d'Hadrien Atlas Bibliographique de l'Antiquité Classique. Bibliothèque des Sciences de l'Antiquité (Université Lille 3)
Galerie
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