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Église de l'Orient

Église de l'Orient

L'Église de l'Orient, Église d'Assyrie ou Église de Mésopotamie[1] fut une des premières Églises chrétiennes. Selon la tradition, elle aurait été fondée par l'apôtre Thomas.

D'abord dans la juridiction de l'Église d'Antioche, elle proclama son indépendance en 424 en tant que Catholicosat de Séleucie-Ctésiphon.

Elle a connu plusieurs schismes au cours de son histoire et aujourd'hui plusieurs Églises, appartenant à des communions différentes, en sont les héritières directes :

  • l'Église apostolique assyrienne de l'Orient
  • l'Ancienne Église de l'Orient
  • l'Église catholique chaldéenne (catholique orientale)

Les différentes Églises orientales des chrétiens de saint Thomas dans le Sud de l'Inde, qui sont nées de l'importante activité missionnaire de l'Église de l'Orient en Inde, en sont également héritières, même si les affiliations se sont diversifiées et complexifiées.

Histoire

Selon la Tradition chrétienne, Mari, disciple d'Addai le fondateur de la communauté d'Édesse (plus connu sous le nom de Thaddée d'Édesse), aurait annoncé l'Évangile dans la région de Ctésiphon[2]. « Dans les chroniques médiévales, la liste épiscopale de Ctésiphon-Séleucie mentionne Abris « de la famille et de la race de Joseph » (l'époux de Marie) et le fondateur de cette église à la fin du Ier siècle, puis Abraham « un parent de Jacques appelé le frère du Seigneur »[3]. »

Les Parthes, puis les Perses sassanides qui s’emparent de la Mésopotamie à partir de 266, se méfient des chrétiens qu’ils perçoivent comme dépendants de Byzance. Aussi, l'Église de Perse, qui prend de plus en plus d'importance par rapport à celle d'Antioche grâce à ses écoles et ses monastères et au développement territorial de l’Empire perse, veut manifester sa propre identité[4].

Le processus d’autonomie commence, lors d'un concile dans la ville de Séleucie, en 310, lorsque l’évêque de Séleucie-Ctésiphon, Mar Papa bar Aggai (310-329), fédère les différentes Églises locales et prend le titre de catholicos de l'Orient, tout en demeurant dans la juridiction de l'Église d'Antioche. Ce titre de catholicos sera repris par ses successeurs.

Mais dans l'Empire byzantin, le christianisme devient religion d'État, et la Perse, en guerre contre Byzance, doute de la loyauté de ses propres communautés chrétiennes. Les chrétiens, apparaissant comme susceptibles d'apporter un soutien à l'Empire romain, sont persécutés par le roi Shapur II (309-379) qui tente de démanteler la structure de l'Église et fait périr vierges et clercs dont les catholicos Simon bar Sabbae (341), Shahdost (342) et Bar Bashmin (346). Le siège épiscopal de Séleucie-Ctésiphon reste vacant pendant près de vingt ans (346-363). Après la prise de Nisibe par les Perses en 363, beaucoup de chrétiens vont s'installer, en territoire romain, à Edesse[5], dont l'École de théologie prendra le non de l'« École des Perses ».

En 410, après la période de persécution, l'Église de Perse se réorganise lors d'un concile dans la ville de Séleucie[6]. En 424, au synode de Mar Kabtha d'Tayiayé (Markabta), sous la conduite de son catholicos, Dadisho Ier, elle se détache du Patriarcat d'Antioche en décrètant son autocéphalie et l'autonomie canonique absolue de son catholicos[7].

En 431, le concile d'Éphèse condamne Nestorius, le patriarche de Constantinople, et ses positions christologiques. L'Église de Perse, qui n'était pas représentée au concile, n'en reconnaît pas les conclusions. À la suite de cette condamnation, un nombre important de clercs favorables à Nestorius quittent l'Empire romain pour se réfugier en Perse autour de l'École théologique de Nisibe.

En 484, lors du concile de Beth Lapat, à l'instigation de Barsauma, l'Église de Perse affirme son adhésion à l'enseignement théologique de Théodore de Mopsueste, ce qui lui vaut le qualificatif d'« Église nestorienne ». Cela permet aux chrétiens de Perse de se démarquer de l'Église de l'Empire byzantin, ce qui ne leur évite toutefois pas des persécutions ultérieures.

L'Église de Perse est ainsi la première en Orient à se séparer de l'Église impériale et à devenir indépendante.

Article détaillé : Nestorianisme.

Liste des premiers Catholicos

Article détaillé : Liste des primats de l'Église apostolique assyrienne de l'Orient.

Organisation

L'Église de Perse était dans les premiers siècles de son existence organisée en six provinces de l'intérieur et en provinces de l'extérieur dont le nombre a évolué avec son expansion puis son déclin :

Provinces de l'intérieur

  • Beit Aramayé (Séleucie-Ctésiphon) (province patriarcale)
  • Beit Houzayé (Beit Lapat)
  • Beit Arbayé (Nisibe)
  • Beit Maïsan (Perat de Maïsan, maintenant Bassorah)
  • Beit Kartawayé (Arbèle)
  • Beit Garmaï (Karka de Beit Selûk)

Provinces de l'extérieur

  • Beit Persayé (Rew-Ardachir)
  • Khorassan
  • Beit Madayé (Hulwân)
  • Bactriane (Herat)
  • Beit Turqayé (Samarcande)
  • Inde
  • Chine

Autres Églises ou juridictions en Mésopotamie / Perse

Après la séparation de l'Église de Perse du reste de la chrétienté, les autres Églises créèrent progressivement des juridictions sur le même territoire :

  • l'Église syriaque orthodoxe (jacobite) créa, en 629, le Maphrianat de l'Orient (siège à Tikrit) ;
  • l'Église orthodoxe d'Antioche (byzantine / melkite) créa quant à elle le Catholicossat d'Irenoupolis (Bagdad) (institué au VIIe siècle, disparu vers le XVe siècle)[8] ;
  • l'Église catholique (latine) créa en 1318 la province ecclésiastique de Sultaniya dont l'archevêque avait juridiction sur les khanats de Perse et de Djaghataï, sur l'Inde et sur l'Éthiopie.

Notes et références

  1. Joseph Yacoub, Babylone chrétienne : géopolitique de l'Église de Mésopotamie, Desclée de Brouwer, Paris, 1996
  2. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, Éditions du Cerf, 2001, p. 228.
  3. François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien, Éditions du Cerf, 2001, p. 227.
  4. L'Église d'Orient
  5. Aldabert-G. Hamman, Pour lire les Pères de l'Église, Cerf, 2007, p. 84.
  6. Regard sur les Églises orientales : au Ve siècle les conciles de Séleucie et de Markabta (410 et 424) consacrèrent la total autonomie de l’Église assyrienne : elle eut son propre patriarche appelé Catholicos.
  7. L’aventure des Assyriens, premiers chrétiens d’Asie : mais parce qu’ils sont perçus comme dépendants de Byzance, les chrétiens de Perse suscitent la méfiance croissante des Parthes, puis des Perses sassanides qui s’emparent de la Mésopotamie à partir de 266. Dès le IVe siècle, l’Église d’Orient est ainsi victime de violentes persécutions. Au point qu’en 424, un synode décide de proclamer l’indépendance de l’Église de Perse vis-à-vis d’Antioche et confère le titre de catholicos — ou patriarche — à l’évêque de Séleucie-Ctésiphon : « C’est lui qui est Pierre parmi nous », affirment alors les évêques de Perse.
  8. www.forum-orthodoxe.com

Voir aussi

Articles connexes

  • École théologique d'Édesse
  • École théologique de Nisibe
  • Narsaï
  • Babaï le Grand
  • Timothée Ier
  • Yahballaha III
  • Lakhmides
  • Nestorius
  • Église de Malabar
  • Chrétiens d'Irak
  • Chrétiens d'Iran

Bibliographie

  • Sébastien de Courtois, Chrétiens d'Orient sur la route de la Soie : dans les pas des nestoriens, Éd. de la Table Ronde, Paris, 2007 (ISBN 9782710328520).
  • Jean Étèvenaux, Histoire des missions chrétiennes, Éd. Saint-Augustin, Paris, 2004 (ISBN 2880113334), chap. V : « Les missions de l'Église de l'Est en Asie jusqu'au XIVe siècle ».
  • Raymond Le Coz, Histoire de l'Église d'Orient (chrétiens d'Irak, d'Iran et de Turquie), Cerf, Paris, 1995 (ISBN 2204051144).
  • Raymond Le Coz, Les médecins nestoriens au Moyen Âge : les maîtres des Arabes, L'Harmattan, coll. « Comprendre le Moyen-Orient », Paris, 2004 (ISBN 2747564835).
  • Nahal Tajadod, Les porteurs de lumière. L'épopée de l'Église de Perse, Albin Michel, Paris, 2008 (ISBN 9782226182838) [1ère éd. Plon, 1993].
  • Jean-Pierre Valognes, Vie et mort des Chrétiens d'Orient, Fayard, Paris, 1994 (ISBN 2213030642).
  • Joseph Yacoub, Babylone chrétienne : géopolitique de l'Église de Mésopotamie, Desclée de Brouwer, Paris, 1996 (ISBN 222003772X).

Filmographie

  • Robert Alaux, Les Derniers Assyriens, (Paris), 2003, film documentaire de 53 minutes.

Liens externes

  • (en) The Church of the Est and it's theology, History of studies.
  • (en) Socotra : The Mysterious Island of the Assyrian Church of the East
  • Portail des chrétiens d’Orient
  • Portail de l’Irak
  • Portail de l’Iran
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